Je suis préoccupé non pas de remédier aux effets du désensablement, qui iront en s’aggravant et seront de plus en plus onéreux, mais de remédier aux causes:
4500 heures de vol à voile, 5 aller-retour Merville/Tanger-Ouarzazate m’ont appris à imaginer et me servir des courants aériens, comme les oiseaux migrateurs, pour faire le parcours avec moins de 30 litre d’essence. Tous les vélivoles savent que l’ascendance est la plus puissante à l’entrée d’un col: on s’y précipite pour tangenter la pente au vent, depuis le col jusqu’au sommet. L’eau produit le même effet dans la trouée du Banc à la Ligne. L’eau s’y précipite et, par effet venturi, arrache le sable et le gravier qui tapisse son flanc, agrandissant l’orifice et permettant à un courant plus puissant de s’y précipiter les semaines suivantes! ! !
Il faut remédier aux causes avant de dépenses en pure perte des budgets colossaux pour réparer les dégâts répétitifs derrière le venturi.
Les multiples études scientifiques analysant l’évolution du rivage et des petits-fonds en baie de Wissant font une allusion discrète aux 1.200.000 m3 de gravier extraits pour la construction du port de Dunkerque de 1973 à 1981. L’enquête publique préalable aux autorisations de fouille n’aurait-elle pas été conduite par un ou des collègues-ingénieurs qu’on ne veut pas déjuger aujourd’hui?
Le Docteur Christian PONCHAUX a eux la curiosité de chercher les cartes du rivage de Wissant au XVIIIe siècle sur le site de la Bibliothèque Nationale: aller sur: Bibliothèque nationale/ gallica/wissant:  on y trouve des cartes édifiantes: le Banc à la Ligne rejoignait le Gris-Nez en continu et formait une digue naturelle pour les bateaux qui s’abritaient à hauteur de Tardinghem.
Mieux vaut dépenser les mêmes crédits dans la fermeture, par enrochements,de la trouée du Banc à la Ligne, à réaliser une fois pour toute, que de ré ensabler l’estran de Wissant qui sera emporté à chaque tempête.
Et je me prends à rêver: Dans 10 ans, à marée basse, on se fera déposer en bateau sur le Banc à la Ligne en face de Wissant, et on remontera à pied (sec?) jusqu’au Gris-Nez!
 
Stéphane