Bruno Dumont est décidément un habitué du festival de Cannes. Celui-ci lui a décerné par deux fois son Grand prix du jury pour « L’Humanité » en 1999 et « Flandres » en 2006. En 2016, « Ma Loute » faisait aussi partie de la sélection.

Cette année, « Jeannette » sera présentée à la Quinzaine des réalisateurs, une section parallèle du Festival, tout comme l’avait été « P’tit quinquin » en 2014. Tous deux ont en commun d’avoir été réalisé pour la chaîne Arte.

Il est donc fort à parier que le film ne sortira pas sur grand écran et qu’il faudra attendre quelques mois pour le découvrir. On peut pourtant déjà se faire une idée de l’objet cinématographique qu’il a mitonné en visionnant la bande-annonce.

Des paysages de la Côte magnifiés

Le film, tourné l’été dernier, revisite les jeunes années d’une future sainte. « Jeannette », librement inspirée par deux pièces de l’écrivain Charles Péguy, s’intéresse à la prise de conscience spirituelle et patriotique de la future Jeanne d’Arc, qui, à 8 ans, en 1425, veut déjà bouter les Anglais hors du royaume de France.

Le village de Domrémy, en Lorraine, où se situe normalement l’action a été transposé dans les dunes d’une propriété privée de Wissant. Les premières images laissent une fois encore entrevoir l’amour du réalisateur pour les paysages de la côte d’Opale, magnifiés. Comme d’habitude, on devine aussi que ce film sera décalé, exubérant, grotesque. Mais aussi onirique, mystique.

Une comédienne calaisienne

Bref, un drôle de mélange à la Dumont, qui a choisi de raconter ce mythe de l’histoire de France via une comédie - ou tragédie - musicale dont la bande-son, rock, a été composée par le musicien Igorrr, adepte du mix de courants musicaux. Le film a par ailleurs été chorégraphié par Philippe Decouflé, grand nom de la danse.

Les jeunes comédiens, amateurs, ont été castés dans la région. Jeannette est une petite Calaisienne. On a hâte de découvrir ses états d’âme et sa grâce.