Généralement, les élus tempèrent ce pessimisme associatif. Cette fois, le maire ne sourit plus. Lui-aussi prend brutalement conscience de l’accélération du phénomène d’érosion dunaire, ultime rempart derrière lequel un lotissement et des riverains s’inquiètent depuis des années.

« Je ne sais plus ce qu’il faut faire » nous a déclaré vendredi Bernard Bracq, comme sous le choc.

L’escalier et le sentier condamnés

La mairie a dans l’urgence condamné l’accès à l’escalier en bois qui dessert la plage du Châtelet. L’escalier repose aujourd’hui sur le vide.

Le sentier du Douanier au sommet de la dune est également fermé : « Il n’y a plus qu’un mètre de sable derrière les ganivelles » constate l’élu. L’accélération du phénomène s’amplifie à chaque coup de vent. Les associations enregistrent le recul : 1 mètre le 2 septembre, 2 mètres le 17 novembre, sans doute plusieurs mètres encore le week-end dernier...

Le rempart formé par la dune d’Aval rétrécit. Mais pas seulement. L’association des Amis de Wissant a aussi noté un autre phénomène : la baisse de l’estran. « Les pieux hors sol qui ont été plantés devant la dune sont de plus en plus découverts : ils dépassaient de 2 mètres lorsqu’ils ont été plantés, le tirant d’air est aujourd’hui de 3,10 m », déclare Alain Toulemonde.

La baisse du niveau à cet endroit de la plage est saisissant : des bancs de tourbe et d’argile sont découverts par les marées comme sur la plage du Châtelet. Le phénomène touche toute la baie alors que le banc à la ligne, situé au nord du Gris-Nez, semble au contraire s’engraisser à vue d’œil.

Le trait de côte est-il en train de changer ? « Ce sont des phénomènes devant lesquels je me sens très humble », avoue le maire.

Quelles solutions ?

Début novembre, un plan pour réensabler massivement la dune d’Aval, sur 200 m d’ici 1 an a été présenté. Cela sera-t-il suffisant pour contenir les assauts de la mer ? On peut s’interroger.

________________________________________________________

Le commentaire des Amis de la Baie de Wissant :

Que de temps perdu ! On ne demande pas de l'humilité, mais de l'action !