Je suis consterné de lire régulièrement les commentaires outrageusement déformés vomis par une certaine presse britannique autour de la situation de la jungle de Calais, mais identifié comme simplement Calais est…

Quand on parle des violences du Bronx, on ne cite pas New York… Mais quand il s’agit de Calais, les journalistes britanniques sont moins regardants… On simplifie et toute la ville est symbolisée comme une zone de conflit.

Il s’agit d’une présentation éhontée : de fait, nul ne peut ignorer la réalité. Des problèmes se posent aux alentours de la rocade reliant le port à l’autoroute. C’est une vraie contrainte pour les transporteurs et l’économie, mais ce sont des incidents essentiellement nocturnes, ponctuels qui n’affectent en rien la sécurité et la sérénité de la population calaisienne.

La meilleure preuve reste de vous inciter, tout à chacun, à venir profiter des restaurants de qualité et d’y constater la quiétude de la population. Vous n’y verrez pas de Calaisiennes ou Calaisiens inquiets de déambuler en ville. Désolé, mais vous n’y verrez pas de fenêtres protégées par des grillages métalliques comme dans certaines villes où le taux de criminalité est élevé… Vous n’y verrez même pas d’entrée d’immeuble avec digicode, comme de nombreux quartiers, pourtant bien paisibles.

Dans l’ensemble, les Calaisiens ont du sang froid et une attitude d’ouverture et d’accueil qu’il faut particulièrement saluer. Cela avait été d’ailleurs été relevé par les journalistes de la BBC à l’occasion d’une émission enregistrée, à Calais, en octobre dernier dont le thème était justement axé sur la résilience remarquable de cette population calaisienne vis-à-vis de la présence de nombreux migrants aux abords de la ville.

Il s’agit donc d’une exagération intolérable.

Particulièrement inacceptable, car elle se traduit par une dégradation d’image déclenchant une baisse de fréquentation de touristes, entraînant donc un fléchissement sensible de l’activité économique en général.

Au regard de l’image dévalorisante ressassée à l'envi,  par les médias populaires britanniques, la Maire de Calais à décider de réagir en s’appuyant sur la presse du Kent.

Dans un premier temps, Madame Bouchart a adressé une lettre ouverte à Theresa May. En substance, le message soulignait: ‘’à l’issue du Brexit, je veux réaffirmer l’attachement de Calais pour la Grande-Bretagne. Ce qui nous rapproche a toujours été plus important que ce qui nous divise. Continuons de construire l’avenir ensemble ! ‘’

Dans un deuxième temps, Natacha Bouchart a entrepris, le 1er septembre, une action de charme au travers d’une visite à Ashford accompagnée d’une délégation de décideurs économiques de la ville. Le but était d’exposer plus en détail les nombreux atouts de Calais auprès d’élus et de chefs d’entreprise du Kent. Cet événement a, d’ailleurs, fait l’objet d’une exceptionnelle médiatisation dans le Kent.

L’accent avait été mis sur les atouts non négligeables que peut représenter Calais vis-à-vis des décideurs économiques du Kent, inquiets des incertitudes liées aux conséquences du referendum, mais aussi confrontés à des problématiques spécifiques : un coût du foncier exorbitant et une pénurie de main-d’œuvre disponible pour le développement de l’activité économique.

Calais se rebiffe, tant mieux !

Thaddée Segard

Le 3 septembre 2016